mercredi 22 mai 2013

2004 - 2013 : les musulmans, ni indigènes, ni immatures

En 2004, était votée la loi d'interdiction des signes religieux dans les établissements scolaires ( collège et lycée). Par "signes religieux" comprenez que l'on visait surtout (uniquement) la communauté musulmane et le voile.

Cette époque demeure un réel traumatisme pour ceux qui l'ont vécue. À commencer par les jeunes filles qui portaient le voile. 

En 2004, la communauté musulmane était dans un état de division avance. Face à elle, s'était dressé un front composé d'intellectuels influents comme Alain Finkielkraut et d'association montée de toutes pièces comme Ni pute ni soumise, dont la raison d'exister était de valider les thèses les plus alarmistes sur la condition de vie des femmes dans les "quartiers". Un amalgame s'est alors opéré entre musulman, quartiers populaires et intégrisme. Et avec, le visage d'un homme macho à mi-chemin entre le barbu afghan et le dealer de cité à été présenté comme le responsable de tous les maux. Oublié le chômage, oublié les discriminations. Tout était de notre faute et le mal viendrait de notre propre ADN.

Bientôt dix ans après, ce n'est plus du tout le même rapport de force. Une frange de plus en plus importante de la communauté musulmane a tiré les leçons de cette période sombre. 

Même si entre temps il y a eu cette loi anecdotique contre le port de la burqa, on note que maintenant les musulmans s'approprient les rouages du politique.

Quelques exemples significatifs : l'ancrage d'organisation comme le CCIF ( Collectif contre l'islamophobie en France) qui est capable de mobiliser la communauté en un minimum de temps pour des opérations spéciales comme la Campagne Nous sommes la Nation qui a eu un traitement médiatique important et un traitement majoritairement positif et enthousiaste dans la presse nationale. Tout ce travail réalisé avec des professionnels mais surtout des citoyens lambda musulmans ou pas. 

Autre fait marquant, l'arrêt de la collaboration entre Caroline Fourest et le journal Le Monde. La dite "journaliste" a été victime de sa malhonnêteté intellectuelle et de ses approximations (voire mensonges) répétées. Durant plusieurs mois, via Twitter et des sites de la communauté musulmane, un important travail de fact checkîng a été fait dès qu'elle sortait un torchon. On vérifiait ses chiffres, ses témoignages, bref tout était passé au peigne fin. Et constamment il en ressortaient des couleuvres longues comme le Mississipi! Fatiguée par cette atteinte à la credibilite du journal, la direction du Monde à dit au revoir à la mytho de service.

A travers ces quelques exemples, que constate-t-on ? Et bien, tout simplement que continuer de parler de la communauté musulmane et/ou arabe comme d'une population immature n'est plus une chose exacte. Même s'il demeure un travail de responsabilisation les graines semées ont germé. 

Nous ne sommes ni des immatures, ni des indigènes !

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